C’est la maison de vente Artcurial qui inaugurera les enchères horlogères 2023 ! Avec 2 ventes dédiées qui se tiendront les 16 et 17 janvier prochain à Monaco, la première maison de vente française donne rendez-vous à tous les amoureux de montres.
Amateurs de grandes complications, de vintage, de pièces produites en édition ultra limitées ou de garde-temps ayant appartenus à des personnalités qui ont marqué leur époque, les 99 montres proposées à la vente ont toutes quelque chose de fabuleux.
Parmi cette sélection, certaines pièces sont particulièrement originales et en disent long sur la relation que certaines signatures ou marques horlogères ont entretenu avec Hassan II, la couronne d’Angleterre ou encore le commandant Cousteau.
5 Montres à redécouvrir chez Artcurial avant le 16 janvier prochain !


Présentée pour la première fois en 1956, la Day-Date est associée depuis toujours aux hommes de pouvoir et d’influence. Produite de 1977 à 1988, la référence 18038 est la première Day Date équipée d’un verre saphir inrayable.
Cet exemplaire équipé d’un rare cadran en jaspe sanguin, fut revendu par Chaumet.
C’est dans les années 1970, et avec le rachat de Breguet, que le joaillier français se passionne pour l’horlogerie. Rapidement, la boutique de la place Vendôme devient une adresse parisienne incontournable pour tous les amateurs d’horlogerie suisse car Chaumet fut le détaillant officiel des plus belles manufactures : Rolex, Patek Philippe ou encore Audemars Piguet.
Cette Day-Date avec cadran en pierre semi-précieuse est un modèle extrêmement intéressant pour deux raisons. D’une part, les cadrans à pierres dures exclusivement proposés pour les modèles Datejust et Day Date à l’époque, étaient livrés uniquement sur demande. Cette montre est donc probablement une commande spéciale. A noter également que le lapis-lazuli, l’oeil de tigre et l’onyx sont les pierres les plus utilisées, le jaspe sanguin reste particulièrement exceptionnel.
D’autre part, il est exceptionnellement rare de trouver une pièce signée Rolex portant des numéros d’inventaires Chaumet. Cette montre est assortie d’une paire de boutons de manchette « Président » en or jaune portant également la signature Chaumet.
Première maison française à s’installer Place Vendôme en 1812, Chaumet est le joaillier royal et impérial de référence. De Joséphine de Beauharnais et Napoléon à la reine Victoria, les plus grands de ce monde ont un jour franchi la porte du 12 Place Vendôme.
Hassan II, Roi du Maroc de 1961 à 1999, aurait fait l’acquisition de ce modèle auprès de Chaumet, et l’aurait offert à son médecin en signe de gratitude et de reconnaissance. Cette montre est aujourd’hui présentée pour la première fois en vente publique et nous a été confiée directement par les descendants du médecin d’Hassan II.
Si le monarque fut l’un des plus grands clients de la maison, il fut également l’un des grands amis de Pierre Chaumet. Hassan II apparait d’ailleurs dans les comptes et archives de la maison sous plusieurs pseudonymes. Les liens privilégiés entre la famille Chaumet avec les sultans du Maroc remonteraient au milieu du 19ème siècle. Grand amateur d’horlogerie, le roi Hassan II a constitué une collection impressionnante et fait l’acquisition de nombreuses pièces horlogères auprès du joaillier parisien durant son règne.
Cet ensemble d’une grande élégance, et dans un état de préservation remarquable, saura séduire les amateurs de vintage.
2 . LA TUDOR DU JUBILÉE DE LA REINE ELIZABETH II


La Royalty and Specialist Protection Unit (RASP) est probablement l’unité d’élite la plus célèbre et prestigieuse du Royaume Uni. Rattachée à la police britannique, elle regroupe des officiers chargés de la protection des membres de la famille royale, mais aussi de la surveillance armée du Palais de Buckingham à Londres ainsi que du château de Windsor en Écosse.
Surnommée » Le Bouclier de la Couronne « , la RaSP a pour emblème la rose Tudor surmontée de la couronne Royale.
En 2022, afin de célébrer le Jubilé de platine de la Reine Elizabeth II, Tudor développe pour les membres de son service rapproché une série spéciale Black Bay. Éditée uniquement à 300 exemplaires, cette montre fut accessible exclusivement aux officiers d’élite qui assurent ou ont assuré la protection de la famille royale, ainsi que la sécurité des ministres du gouvernement et celle des chefs d’États étrangers en visite officielle au Royaume-Uni.
Si aujourd’hui, l’emblème de Tudor est un bouclier, entre 1947 et 1969 la marque avait fait de la rose Tudor son logo. Ainsi, l’on retrouve chez l’horloger et ce service de protection rapproché une identité construite sur des éléments partagés : le bouclier, la rose, et la famille Tudor. Une collaboration qui fait donc naturellement sens.
Cette montre signe la deuxième collaboration entre Tudor et la RaSP, la première fut lancée en 2018 avec une série spéciale limitée à 75 exemplaires.
Particulièrement rares sur le marché de la collection, les montres livrées aux membres de la RaSP sont des pièces de collection particulièrement attractives.
Cet exemplaire provient directement d’un membre de la RaSP qui fut durant 10 ans en charge de la protection personnelle des membres de la famille royale. Entré en service en 2008, ce service de protection rapproché s’appelait alors Special Opérations 14 (SO14) avant de devenir la RaSP en 2015.
Dans le cadre de ses fonctions, le propriétaire de cette montre a voyagé avec la famille royale et a assuré sa sécurité au Royaume Uni et en Ecosse.
Les chiffres figurant au dos de la montre correspondent à son numéro de mandat de service, il s’agit d’un numéro unique.
L’acquéreur de cette montre se verra remettre la copie d’une lettre de remerciement daté du 16 juillet 2010 et adressé au propriétaire d’origine de cette montre. Ce courrier, signé du Chief Superintendent de la Metropolitain Police, remercie l’agent de protection pour le professionnalisme et le dévouement total dont il a fait preuve lors d’une mission auprès de la résidence royale officielle du Prince Charles en Écosse, désormais Roi Charles, et lui témoigne sa reconnaissance pour la bonne exécution de sa mission malgré des conditions particulièrement » atroces « .
Cette lettre témoigne de l’engagement fort et de la loyauté infaillible des hommes du RaSP vis-à-vis de la famille royale.
Ce modèle, inaccessible au grand public, est particulièrement rare sur le marché. Parmi les 300 exemplaires livrés, seuls 2 montres à ce jour ont été répertoriées en vente publique (n° 53 et 153). Véritable collector, cet exemplaire portant le n° 77 est la troisième montre proposée en vente aux enchères à l’échelle internationale.
3 . LA CARTIER DU 13 RUE DE LA PAIX


La Duchesse de Windsor, Barbara Hutton ou encore Jean Cocteau… Ils ont tous un jour franchit la porte du 13 rue de la Paix, adresse emblématique de l’élégance à la Française. Inaugurée en 1899, la boutique historique de Cartier, qui s’étend aujourd’hui sur 6 étages, fut également un espace de création lorsque dans les années 1930 Jeanne Toussaint y installa son bureau.
Le « 13 » reste la boutique des pièces uniques ou des commandes spéciales, celle qui propose les pièces les plus exceptionnelles et confidentielles.
Pour célébrer le 100ème anniversaire de ce lieu magique, Cartier lance en 1999 une édition spéciale du mythique modèle « Tortue monopoussoir ». Exclusivement vendu au 13 rue de la Paix, ce chronographe en or blanc est édité à 13 exemplaires seulement. Son cadran avec chiffres romains fait subtilement référence à l’adresse parisienne historique : l’index à 12h remplacé par un chiffre 13.
Introduit en 1928 dans les collections de la marque, le modèle Tortue monopoussoir réapparaît en 1999 sous la réf. 2396 uniquement dans la très confidentielle Collection Privée Cartier Paris.
Cet exemplaire, encore plus rare, ne fut pas accessible au grand public mais uniquement réservé aux plus fidèles clients de la marque. Cette édition, produite spécialement pour le marché français, est très rarement présentée en ventes aux enchères.
À ce jour, seul 2 exemplaires sont réapparus sur le marché (n° 7 et 12), cette montre s’avère donc être une très belle opportunité pour tout amateur désirant faire l’acquisition d’une pièce exclusive.
4 . FIFTY FATHOMS, LA MONTRE DU COMMANDANT COUSTEAU


Chaque manufacture possède dans ses collections un modèle iconique. Chez Blancpain, la Fifty Fathoms est une évidence, une success story qui ne se raconte plus.
A l’origine, il y avait un défi technique, celui de développer dans la plus grande confidentialité une montre qui répondrait à toutes les exigences requises pour les nageurs de combats français.
Si l’étanchéité, la lisibilité, la précision et la résistance sont les principales forces de la Fifty Fathoms, elles sont aussi les caractéristiques qui deviendront la norme pour toute montre de plongée à partir de 1953. Le talent de la Fifty Fathoms, c’est de s’être imposée comme la référence en matière de plongeuses de l’extrême.
Lancé en 1953, le modèle est découvert par le grand public en 1955 au poignet de Jacques-Yves Cousteau dans le film « Le monde du silence ». La Fifty Fathoms est déclinée en version civile et distribuée notamment par Aqua Lung, spécialisée dans la fabrication et la vente d’équipements de plongée. La société, implantée à Paris sur la rive gauche de la Seine, est l’un des revendeurs officiels de Blancpain.
Cette montre, modèle culte avec double signature mythique, possède un cadran laqué noir au tritium dit « No Radiations ». Cette appellation faisant référence au symbole spécial rouge et jaune barré d’une croix noire signifiant que le cadran ne contient pas de radium.
Lorsqu’en 1963, l’utilisation du radium est interdite dans l’industrie horlogère en raison de ses propriétés toxiques pour la santé, Blancpain décide d’apposer ce logo sur les versions civiles de la Fifty Fathoms afin de rassurer ses clients et ses détaillants.
Cette montre, particulièrement évocatrice, est particulièrement intéressante pour tout amateur désirant enrichir sa collection d’une pièce chargée d’histoire.
5 . LA BREGUET DE L’ÉCOLE NATIONALE DE L’AVIATION CIVILE


Pour tout amateur d’horlogerie ou d’aviation, Breguet est un nom mythique. Si c’est Abraham-Louis Breguet qui fait entrer la famille franco-suisse dans l’univers de l’horlogerie, c’est Charles-Louis Breguet, 5 générations plus tard, qui inscrit le nom de Breguet dans l’histoire de l’aéronautique en créant Breguet Aviation en 1911, puis en co-fondant Air France quelques années plus tard.
En 1945, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le transport aérien civil se développe de manière exponentielle en France. Face à un marché ultra dynamique, le secteur recrute des candidats ne répondant pas toujours aux exigences de l’aéronavale.
Après de nombreux accidents mortels, le recrutement d’un personnel hautement qualifié s’impose comme une évidence et la formation de tous les personnels naviguant devient un véritable enjeu. C’est dans ce contexte qu’est créée en 1948 l’ENAC, l’École Nationale de l’Aviation Civile, qui s’établit au sud de Paris à Orly.
» Il n’y avait pas de règles à l’époque, pas de brevet de pilote : rien d’autre que l’amour du risque « . Ces mots, empruntés à l’aviateur Léon Bathiat, permettent de saisir l’influence qu’a eue l’ENAC sur l’aviation civile moderne.
Célèbre aujourd’hui pour être l’école de référence des pilotes de ligne, l’ENAC reste l’une des institutions les plus prestigieuses pour ceux qui se destinent à une grande carrière dans l’aéronautique.
Ce chronographe Type XX, modèle mythique avec fonction retour en vol, fut livré par Breguet à la prestigieuse école française en 1965.
Cette provenance particulièrement rare est aussi symbolique, car Breguet Aviation équipa également l’ENAC et de nombreux pilotes furent formés sur des avions Breguet.
Une montre à la signature équivoque qui séduira les amateurs d’horlogerie et les passionnés d’aviation.
jours
heures minutes secondes
jusqu’à
Horlogerie de Collection by Artcurial
Pour aller plus loin, je vous invite à découvrir le catalogue de la vente ici