C’est dans le sud-ouest de la France, que le 25 octobre prochain, la commissaire-priseur Mathilde Laborie vendra aux enchères un objet aussi insolite que fabuleux : une montre en forme de chien datant du milieu du 17ᵉ siècle. Redécouverte de manière inopinée, cette montre fantaisie va capter toute l’attention des collectionneurs, savez-vous pourquoi ? Simplement parce qu’à ce jour, une seule et unique montre en forme de chien était connue dans le monde entier ! Elle est d’ailleurs exposée au British Museum qui en a fait l’acquisition en 1888 !


Si dans l’histoire de l’horlogerie, les montres fantaisie occupent une place à part, c’est parce qu’elles révèlent l’immense créativité des horlogers et des orfèvres des siècles passés. Aussi appelées « montres de forme », elles apparaissent vers la fin du 16ᵉ siècle. Le 17e siècle signera véritablement l’âge d’or de l’horlogerie fantaisie, et est marqué par une production variée : montres en forme de croix, de cœur, de crâne, de livre, d’étoile ou de figures zoomorphes ! Ces objets, par leur technicité et leur forte dimension décorative, sont déjà à l’époque considérés comme des œuvres d’art à part entière et des pièces de collection. Les principaux centres de production sont Blois en France, Genève en Suisse, Londres en Angleterre et Augsbourg en Allemagne. Ce désir de s’affranchir du boîtier rond classique pour explorer de nouvelles formes prend certainement sa source dans la grande mode des cabinets de curiosité qui traversa la Renaissance.


Le Louvre, le Patek Philippe Museum ou le British Museum conservent les exemplaires les plus spectaculaires de cette production originale. Dans le livre Watches in the Ashmolean Museum, paru en 2007, l’historien David Thompson répertorie les principales montres connues figurant des animaux : un lion, un lapin, un cygne et le fameux chien du British Museum. Par ailleurs, le Patek Philippe Museum préserve dans ses collections deux montres dauphin.
Parce que seuls de très rares exemplaires ont traversé les siècles et nous sont parvenus, la probabilité de découvrir ce type d’objet est particulièrement mince. Durant ces dernières décennies, les montres en forme d’animaux qui sont réapparues en ventes aux enchères se comptent sur les doigts d’une main. Le dernier exemple en date est la montre dauphin vendue 22 500 CHF par Sotheby’s à Genève le 11 novembre 2019. L’objet était signé de F. Sermand, un horloger suisse actif vers 1640. La montre-chien de Pau porte une signature sur la platine : « Aym Le Daynoise », un horloger probablement genevois, actif vers 1650. À titre de comparaison, la montre-chien du British Museum est signée Jaques Joly, un horloger du canton de Genève. Si l’histoire du « chien de Pau » est encore à ce jour difficile à retracer, celle de son cousin anglais est plus précise, car l’objet fut acquis au 19ᵉ siècle par Octavius Morgan, un homme politique britannique, historien et archéologue connu pour être l’un des grands bienfaiteurs du British Museum.


Estimée 25 000 / 50 000€, le « chien de Pau » est une pièce de musée et sa découverte relève indiscutablement du miracle !
Carrère & Laborie, Le chien de Pau, une montre du XVIIᵉ siècle | Samedi 25 octobre 2025 à 14h00, 64000 Pau
Commissaire-priseur : Me Mathilde Laborie
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