Chaque semaine, des centaines de montres sont vendues aux enchères en France. Si certaines pièces sont médiatisées en raison de leur importante valeur, d’autres n’ont pas toujours la visibilité qu’elles méritent et passent presque inaperçues, malgré une provenance insolite qui les rend parfois complètement collectors ! Retour en images sur 5 spécimens vendus cet hiver aux enchères…
LA ROLEX DU ROMAN « LE RÊVE DU JAGUAR »


Introduite vers 1955 dans l’univers de Rolex sous la référence 6543, le modèle Milgauss n’est aujourd’hui plus vendu par Rolex. L’année 2024 a signé la fin de production de ce modèle mythique dont la dernière référence apparait dans le film Xmen Dark Phoenix au poignet du Professeur X. Parmi les nombreuses références produites par Rolex, la ref. 1019 avec son cadran « silver » effet acier brossé marque une évolution dans la production, car elle s’affiche pour la première fois avec une lunette lisse. Le 9 décembre dernier, la maison Aguttes a présenté aux enchères un exemplaire hors du commun ayant appartenu au Dr Antonio Borjas Romero. L’histoire de ce célèbre chirurgien vénézuélien vient d’être publiée dans le livre Le rêve du Jaguar, lauréat du Grand prix du Roman de l’Académie française 2024. Écrit par Miguel Bonnefoy, le petit-fils du Dr Antonio Borjas Romero, ce récit retrace le destin extraordinaire du propriétaire de la Milgauss ref. 1019 vendue par Aguttes. Si « Au troisième jour de sa vie, Antonio Borjas Romero fut abandonné sur les marches d’une église dans une rue qui porte aujourd’hui son nom », il deviendra l’un des plus grands cardiologues de son pays et fondera la première université de Maracaibo, ville située au nord-ouest du Venezuela, à 80 km de la frontière colombienne. Cette belle référence littéraire n’a pas manqué d’attirer l’intérêt des amateurs en quête de montres chargées d’histoire.
LA REVERSO DE LA COUPE BIBESCO



Vendredi 13 décembre 2024, le commissaire-priseur Emmanuel Layan a vendu à Bordeaux un modèle Reverso en or jaune 18 k signé Jaeger LeCoultre pour 4 100 €. Il s’agit d’une montre documentée, puisqu’elle a appartenu au Commandant François, aviateur Français engagé dans l’Armée de l’Air. En 1934, il remporta la Coupe Bibesco Paris-Bucarest, à bord de l’avion Mureaux 113-R2, sans escale et à la vitesse moyenne de 314 km/h, une performance record à l’époque ! Cette montre, gravée « Commandant François Coupe Bibesco 1934 » au dos, était accompagnée d’un extrait des Registres de la manufacture Jaeger LeCoultre confirmant sa production en 1931.
LA MONTRE DE L’IMPÉRATRICE EUGÉNIE


Durant le Second Empire, l’Horloger Perrelet a réalisé de nombreuses montres pour l’Impératrice Eugénie. Ces objets, souvent destinés à être offerts à ses proches, sont facilement identifiables grâce à leur boîtier gravé de la lettre « E » surmontée d’une couronne impériale. Le 7 décembre dernier, l’une de ces montres de présent à ressurgi en salle des ventes à Avignon. Provenant d’une collection privée, ce modèle en or signé Perrelet avait été acquis par un amateur 10 ans auparavant à l’hôtel des ventes d’Avignon. Vendue près de 1250€ malgré son cadran en émail accidenté, cette pièce de collection a enregistré un beau résultat.



Les enchères du domaine proposent à la vente des montres aux provenances variées, des objets perdus aux saisies judiciaires. À Marseille, en décembre dernier, une Submariner ref. 114060 avec une gravure énigmatique est réapparue : « OGC NICE 16-17 PLEA 14 ». L’OGC, abréviation de l’Olympique Gymnaste Club de Nice, a accueilli le footballeur Alassane Pléa de 2014 à 2018. Les supporters de Pléa se souviennent qu’il a fait une saison 2016/2017 remarquable en marquant 14 buts. C’est exactement l’histoire que retrace la gravure de cette submariner qui fut vendue 6 800€ par la DNID de Marseille. Si aucun élément ne permet de prouver avec certitude que cette Rolex a bien appartenu à Alassane Pléa, tout le laisse à croire… À noter qu’Alassane Pléa est le premier sportif en France à s’être engagé à reverser 1% de son salaire à un fond caritatif œuvrant au secours de l’enfance et des plus démunis !
LE DAYTONA DE GERD-RÜDIGER LANG


À l’automne dernier, la maison Bonhams – Cornette de Saint Cyr dispersait la collection personnelle de l’un des plus grands défenseurs de l’industrie horlogère « Swiss made » : Gerd-Rüdiger Lang. Horloger et collectionneur de montres anciennes, il est l’une des grandes figures à l’origine de la renaissance de l’horlogerie mécanique dans les années 1980. En pleine crise du quartz, ce visionnaire fonde ChronoSwiss, une marque horlogère qui renoue avec la tradition de l’horlogerie mécanique. Visionnaire, anticonformiste et challenger, Gerd-Rüdiger Lang s’est éteint en 2023 à l’âge de 80 ans. C’est auprès de la manufacture Heuer que Gerd-Rüdiger Lang commence sa carrière. Recruté en 1964, il devient l’un des proches collaborateurs de Jack Heuer et travaille pour la marque pendant 30 ans. La légende raconte que c’est Gerd-Rüdiger Lang qui en 1970 est missionné pour livrer les chronographes Monaco sur le tournage du film Le Mans en France. Parce que le délai ne permettait pas d’établir les documents douaniers requis pour faire transiter les montres entre la Suisse et la France légalement, Gerd-Rüdiger Lang aurait, sur ordre de Jack Heuer fait passer les montres en contrebande… et aurait été arrêté à la douane ! Lors de cette vente-hommage, les amateurs de pièces cultes pouvaient tenter de s’offrir ce Daytona Heuer… Vendu pour 2 816€ TTC !
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