LES MONTRES DU PREMIER VOL "PARIS-NEW YORK" AUX ENCHÈRES À TOULOUSE

LES MONTRES DU PREMIER VOL « PARIS-NEW YORK » AUX ENCHÈRES À TOULOUSE

Le 1ᵉʳ septembre 1930, les pilotes français Maurice Bellonte et Dieudonné Costes décollaient dans un avion Breguet du Bourget pour tenter la première traversée de l’Atlantique sans escale. Après 37 heures et 14 minutes de vol, ils atterrissent à New York, réalisant ainsi l’un des plus grands exploits de toute l’histoire de l’aviation. Érigés en héros, ces pilotes intrépides ont fait prendre conscience à des millions de personnes que demain, parcourir le monde par les airs serait possible.

Edgar Bensoussan dit « Loulou » avait 11 ans en 1930. Né à Oran en 1919, cet exploit, comme tous ceux des pionniers de l’aviation, l’inspirera et l’amènera en 1943 à entrer dans la résistance en s’engageant volontairement dans les forces aériennes françaises libres. Puis, la guerre terminée, il s’engage auprès de l’armée britannique et devient lieutenant de la Royal Air Force. Fasciné par l’esprit d’aventure qui animait les premiers pilotes, Edgar Bensoussan collectionna les souvenirs des grands exploits qui marquèrent sa jeunesse. Affiches, photographies d’époque, archives personnelles, médailles ou décorations, sa collection rassemble plus d’une centaine de pièces, dont 3 montres offertes aux aviateurs Maurice Bellonte et Dieudonné Costes pour célébrer ce premier vol historique entre Paris et New-York. Disparut en 2014, la collection d’Edgard Bensoussan sera dispersée le 14 mars prochain par la maison Primardéco à Toulouse. Focus sur 3 trésors horlogers qui vont faire vibrer les enchères…

BOUCHERON, Commande spéciale de la Ville de Paris offerte à Dieudonné Costes

C’est le témoignage le plus émouvant de cette collection. Cette pièce rare signée Boucheron, est surnommée Point d’interrogation, un nom chargé de sens qui fait référence au premier collier sans fermoir imaginé par Frédéric Boucheron en 1879, mais également à l’avion Breguet dans lequel Dieudonné Costes et Maurice Bellonte effectuent le vol historique Paris-New York de 1930. Afin de garder secrète la future destination de l’avion de Coste et Bellonte, les mécaniciens de l’usine Breguet avaient apposé sur la carlingue un point d’interrogation.

C’est ce motif emblématique que Boucheron reproduira en diamants sur les 2 montres que lui commandera la ville de Paris en octobre 1930. Vendue une première fois aux enchères, pour 20 000 francs, lors de la vente Collection Costes (1892-1973), souvenirs historiques du célèbre aviateur, vainqueur de l’Atlantique (Hôtel Drouot, 10 février 1992, lot 87) orchestrée par le commissaire-priseur Hubert Leblanc, cette montre sera offerte pour la seconde fois en vente publique avec une estimation de 8 000 à 12 000€.

OMEGA, offerte à Maurice Bellonte par le journal Le Matin

La presse internationale s’empare de leur exploit et diffuse le portrait de ces aventuriers des airs à la une. Le journal Le Matin, qui compte parmi les 4 plus grands quotidiens français d’avant-guerre offrit cette montre signée Omega à Maurice Bellonte. Relayant systématiquement toute l’actualité de l’aviation dès le début du 20ᵉ siècle, Le Matin n’hésite pas dès les années 1920 à récompenser les aviateurs par des prix et des cadeaux. Ainsi, en 1923, le journal décerna même à l’aviateur Georges Barbot la somme de 25 000 francs pour sa double traversée de la Manche. À une époque où l’aviation civile et commerciale existe à peine, la foule s’empresse d’acheter la presse pour suivre les aventures et les exploits des pilotes les plus intrépides. Cet engouement qui profite aux grands patrons de presse n’échappera pas aux dirigeants du quotidien. Employant près de 150 journalistes à l’époque et connu pour avoir accueilli la plume de Jules Vallès, Colette ou encore du grand reporter Albert Londres, Le Matin est un journal mythique. Cette montre en platine, estimée 1 500 à 2 500 €, témoigne du lien particulier qu’a entretenu — et que conserve encore ! — Le monde de l’aviation et la presse française. 

LONGINES, offerte par la ville de Philadelphie à Dieudonné Costes

Harry Arista Mackey, le maire de la ville de Philadelphie, offrit en octobre 1930 à Dieudonné Costes une montre Longines pour marquer sa performance inédite. Gravée au dos Presented Oct. 9 1920, Harry A Mackey on behalf of the city of Philadelphia to Dieudonné Costes first non-stop flight France to United States, cette montre est accompagnée de son écrin d’époque signé S. Kind & Sons, mythique revendeur horloger depuis 1872. Si le magasin de Philadelphie a aujourd’hui disparu, il fut fermé en 1964, S. Kind & Sons possède toujours une boutique à New York. Habillée d’un très chic cadran à écriture tricolore, subtile référence aux couleurs des drapeaux français et américain, cette pièce est équipée du calibre 17.89 et fut facturée le 25 septembre 1929 à la maison A.Wittnauer Co., alors agent Longines pour les USA. L’estimation de 2000 à 3000€ incitera tout grand passionné à se lancer dans la compétition des enchères.

Informations sur la vente : 

14 mars 2025 à 14:30

Commissaire-priseur : Jérôme de Colonges | Primardéco Toulouse

Vente retransmise en direct  sur https://www.drouot.com  et https://www.interencheres.com


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