Depuis quelques années, Patek Philippe, Rolex, Audemars Piguet, Richard Mille et F.P Journe sont indiscutablement les manufactures horlogères qui enregistrent les plus beaux scores dans les ventes aux enchères internationales. Mais les premières ventes horlogères de l’année – orchestrées par la maison Artcurial à Monaco les 15 et 16 janvier derniers – ont démontré que d’autres marques connaissent un véritable regain d’intérêt !
Focus sur 3 marques à redécouvrir absolument…
Parmi les belles surprises de cette vente, Jaeger LeCoultre, Breguet et Daniel Roth ont suscité de belles batailles d’enchères et enregistré des résultats que l’on n’avait pas vus depuis longtemps !
Maison incontournable, Breguet est une marque très appréciée par les amateurs d’horlogerie traditionnelle. Ses montres à l’esthétique classique et raffinée sont reconnaissables en un instant par tous les connaisseurs. Si les pièces anciennes sont évidemment les plus recherchées par les collectionneurs, les ventes de ce début d’année confirment que les prix s’envolent ! La plus belle preuve est cette montre « Empire » vendue par la maison à l’un de ses clients – un certain M. Sauvageot – en 1960. Connue des collectionneurs, cette pièce absolument sublime avait été vendue il y a quelques années aux enchères (déjà par Artcurial). Acquise pour plus de 28 000 € par un passionné, elle était restée dans la même collection depuis 2016. Le 15 janvier dernier, ce garde-temps est une nouvelle fois proposé aux enchères… Et vendu 65 600 € ! En moins de 10 ans, la valeur de cette montre a plus que doublé, ce qui s’explique notamment par la raréfaction de pièces anciennes sur le marché.
Jaeger LeCoultre, le come-back de la Reverso
Modèle iconique de la marque, dessiné en 1931, la Reverso est une montre intemporelle. Avoir une Reverso au poignet, c’est le sans-faute assuré. En plus de 90 ans de production, le modèle n’a jamais cessé de plaire, hormis peut-être au lendemain de la Seconde Guerre mondiale et durant les années 1950 où la mode sera aux montres rondes.
Si la Reverso signe un retour en force fracassant dans les années 1980, Jaeger LeCoultre va développer dès les années 1990 plusieurs modèles et éditions spéciales à complications.
Parmi les déclinaisons les plus intéressantes, 6 séries spéciales en or rose éditées à 500 exemplaires chacune sont aujourd’hui de vrais collectors : Reverso Soixantième (1991), Reverso Tourbillon (1993), Reverso Répétition minute (1994), Reverso Chronographe Rétrograde (1996), Reverso Géographique (1998) et Reverso Quantième Perpétuel (2000).
De cette collection, 4 modèles ont été développés avec la collaboration du génialissime Maximilien Büsser, qui occupait un poste stratégique chez Jaeger LeCoultre de 1991 à 1998.
Jusqu’à il y a peu de temps, Daniel Roth est un nom que seuls les initiés connaissaient. En février 2023, LVMH annonce en grande pompe la relance de cette marque, acquise en 2011 et en sommeil depuis près de 10 ans, et remet cette fantastique signature dans la lumière. Dans l’histoire de l’horlogerie, certains horlogers connaissent des succès et d’autres des revers. Daniel Roth a connu les deux, le meilleur et le pire. Ce créateur de génie est considéré dans le milieu comme l’un des artisans les plus audacieux. En 1976, Breguet l’engage pour relancer la marque qui connaît de grandes difficultés. Il va donner un second souffle à la marque en remettant au goût du jour le style « Empire » et en revisitant les codes esthétiques des modèles. Mais surtout, il remet en avant les inventions d’Abraham-Louis Breguet comme le tourbillon régulateur, une complication qu’il apprécie tout particulièrement. En 1988, il fait le choix de l’indépendance et crée sa marque éponyme. Il produit peu de pièces, ses montres sont toujours réalisées en petite série. En 1994, Daniel Roth vend sa marque au distributeur The Hour Glass (comme Gerald Genta), qui la cède en 2000 à Bulgari. La marque italienne s’en sépare quelques années plus tard et Bernard Arnault en fait l’acquisition. Aujourd’hui, Daniel Roth continue de créer des montres, il travaille exclusivement sur commande pour des collectionneurs et signe ses créations sous le nom de « Jean Daniel Nicolas », car son nom est désormais la propriété de LVMH. Aujourd’hui, ses premières montres, c’est-à-dire la période 1988-1994, sont particulièrement recherchées. L’exemplaire présenté par Artcurial s’est envolé à plus de 39 000 €. Provenant d’une collection privée, la montre avait été acquise par son propriétaire directement auprès de Daniel Roth au début des années 1990… Une vraie pépite qui a suscité de nombreuses enchères !
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